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Les Châteaux de la Loire : Chambord, Cheverny, Chenonceau, Loches, Amboise et Azay-le-Rideau

1er au 31 octobre 2011

De retour du Québec où nous avons eu un merveilleux séjour de 3 mois avec la famille et les amis, on s'empresse de se présenter à l'Office de l'immigration à Paris pour compléter les formalités associées au visa de long séjour qu'on a obtenu au Québec du Consulat français. Évidemment, il reste bien quelques démarches à faire et quelques euros à débourser pour obtenir ce fameux «Titre de séjour»... on vous convoquera d'ici un mois nous dit-on pour une visite médicale... Bon, il ne faudra donc pas trop s'éloigner de Paris puisqu'il faudra y revenir... On décide donc de poursuivre notre tournée des Châteaux de Loire. C'est un bon choix, l'automne est encore jeune, il fait doux, les couleurs sont magnifiques et les touristes sont tous retournés au boulot!

Le Château de Chambord
Premier arrêt : Chambord. Quand on a vu Chambord une fois, on ne peut l'oublier. Ce sont d'abord ses dizaines de cheminées et tourelles qui s'élancent de tous les toits dans un apparent désordre qui attirent d'abord notre regard. Son architecture est malgré tout très symétrique : à l'image d'une forteresse médiévale, un donjon central flanqué de 4 immenses tours, deux ailes et une enceinte clôturant le tout. Au centre du donjon, s'élève le célèbre escalier à double vis qui dessert les trois étages du château. Deux personnes empruntant chacune une volée d'escalier peuvent s'apercevoir par les ouvertures mais ne se rencontrent jamais !

Escalier à double vis de Chambord, architecte probable : De Vinci
François 1er n'a que 25 ans lorsqu'il lance l'immense chantier de Chambord. D'abord voulu comme un relais de chasse, Chambord est la synthèse des formes des siècles passés et de la nouvelle architecture de la Renaissance italienne. On dit que c'est le château de la démesure : 156 m long, 77 escaliers, 282 cheminées et 426 pièces. Comme pour tous les châteaux de Val de Loire, on a surtout utilisé le tuffeau pour sa construction; toutefois, c'est à Chambord que cette pierre calcaire abondante dans la région, tendre et fragile a été travaillée avec le plus de virtuosité.

Finalement, François 1er ne séjournera que 72 jours en 32 ans de règne. Il ne verra pas l'achèvement de son œuvre. Henri II, son fils et aussi un certain Louis XIV, des rois également passionnés de chasse donneront à Chambord l'allure qu'on lui connaît aujourd'hui.

Le Château de Cheverny
Et puis ce fut Cheverny... vous connaissez Cheverny ? Non ? Détrompez-vous... si vous avez lu Tintin dans votre enfance, vous le reconnaitrez, c'est le château qui a inspiré Hergé pour créer Moulinsart, le célèbre château de l'album des «Bijoux de la Castafiore». Le domaine appartient à la même famille depuis plus de 6 siècles, les Hurault, famille de financiers et d'officiers. Encore aujourd'hui, un partie du château est habitée par la famille. Ses pièces les plus remarquables sont la salle d'armes et la chambre du roi. 

Salle d'armes de Cheverny
On dit qu'au 19e siècle, la transformation en salle d'armes des plus grandes pièces des châteaux seigneuriaux répondait à un goût très prononcé pour le romantisme et la chevalerie. On y retrouve une magnifique tapisserie des Gobelins du 17e, des armes et armures, lances et pics, de très beaux fauteuils Régence, une malle recouverte de cuir de Cordoue ayant appartenu à Henri IV et qui pèse 70 kg vide !

Quant à la chambre du roi, elle était réservée au roi et aux invités de marque. Les tableaux peints sur le plafond à caissons sont tirés de la mythologie. Sur les murs, une collection de tapisseries réalisées vers 1640 par les Ateliers de Paris qui précédèrent les Gobelins. Le lit à baldaquin est recouvert de broderies persanes du 16e siècle. Une série de fauteuils Louis XIV recouverts de tapissseries d'Aubusson sont aussi exceptionnels.

Le saviez-vous ? À l'époque, on dormait assis car la position couchée était réservée aux morts et on avait également peur d'avaler sa langue. Le baldaquin et les tapisseries servaient à conserver la chaleur. Le lit est un signe ostensible de richesse. Il repose sur une estrade dans le but de le mettre en valeur mais aussi de l'isoler de l'humidité.

Le chiens de chasse de Cheverny

Cheverny est également un domaine de chasse réputé.

Son chenil abrite une centaine de chiens français tricolores. Son parc à l'anglaise est également magnifique; séquoias, tilleuls et cèdres gigantesques affichent avec fierté leur âge vénérable.

Château de Chenonceau sur le Cher
Au tour de Chenonceau, un autre chef-d'oeuvre de la Renaissance! Lui aussi on le reconnaît facilement avec son immense galerie couverte qui enjambe le Cher.

On le surnomme «le château des Dames» car plusieurs femmes célèbres l'ont habité dont Diane de Poitiers et Catherine de Médicis. Chaque pièce est richement décorée : tapisseries, peintures, bronzes et meubles d'époque sont tous exceptionnels. Curieusement toutefois ce dont on se rappelle le plus de Chenonceau, ce sont ses somptueuses décorations fleurales et ses cuisines ! Chaque pièce est en effet décorée d'un magnifique bouquet de fleurs coupées ce qui ajoute à la beauté et au raffinement des lieux.

Quant aux cuisines, situées dans les piliers du pont, elles sont spectaculaires! Jamais vu une telle collection de casseroles en cuivre sans parler de l'immense poêle à bois en fonte noire.

Deux grands jardins «à la française» jouxtent le château. Celui de Diane de Poitiers est tout en élégance et légèreté alors que celui de Catherine de Médicis est plus intime. Les jardins du château exigent la culture de plus de 130 000 plants de fleurs annuellement, pas surprenant que nous ayons été envoûtés par ceux-ci! Le potager est également remarquable. Les jardiniers y cultivent une centaine de variétés de fleurs à couper, plus de 400 pieds de rosiers et de nombreuses variétés de légumes, certaines de collection.

Enfin, pour les amateurs d'histoire, disons que durant la Seconde guerre mondiale, le Cher, sur lequel est bâti Chenonceau, matérialisait la ligne de démarcation. Ainsi, l'entrée du Château se trouvait en zone occupée alors que la porte sud de la galerie donnait accès à la zone libre ce qui a permis à la Résistance de faire passer de nombreuses personnes en zone libre. Durant toute la guerre, une batterie allemande se tenait prête à détruire le château à tout moment... heureusement que ce ne fut pas le cas !

Chenonceau, une visite vraiment exceptionnelle et aussi un accueil très chaleureux dans la commune. On nous a permis de stationner pendant 3 jours presque à la porte du château, en attendant que le soleil revienne pour qu'on puisse jouir des plus belles vues du château. Un beau tour de vélo dans la campagne environnante nous a aussi enchantés! Nous en sommes revenus les paniers plein de succulents raisins qui avaient été laissés sur les vignes... menoum, menoum !!!

La Cité royale de Loches
Loches, la Cité royale et le Donjon. Retournons au Moyen-Âge. La cité royale de Loches est construite sur un éperon rocheux et occupe une place stratégique de premier ordre. La ville est protégée par une triple enceinte; la pointe sud est renforcée par le donjon tandis que le logis royal domine la pointe nord. Ici aussi des femmes ont laissé leur marque.  Jeanne d'Arc y rencontra Charles VII et le convainquit de se rendre à Reims afin d'y être sacré roi de France. Agnès de Sorel y vécut et son tombeau y est conservé. Première maîtresse du roi Charles VII et d'une grande beauté, elle exerça une grande influence sur le roi; à 25 ans, elle meurt d'un étrange flux au ventre. Anne de Bretagne y séjourna également; un Oratoire, construit pour elle en 1500 est un chef-d'oeuvre de style gothique flamboyant.

Donjon de Loches

Le donjon quant à lui date du XIe siècle. Il est tout à fait conforme à l'idée qu'on se fait d'un donjon médiéval : une salle de gardes, une salle des supplices, des cachots, de nombreux couloirs souterrains, une barbacane, une terrasse destinés à recevoir les pièces d'artillerie etc.

Loches, c'est aussi une très belle ville fleurie où il est très agréable de se balader.


Petite pause dans nos visites de châteaux, on va se balader par une très belle journée d'automne dans le Zoo de Beauval, le plus beau zoo de la France, un parc animalier hébergeant 4 600 animaux (400 espèces). Ceux qu'on a aimés le plus ? Les tigres et lions blancs, toujours impressionnants ces fauves. Les primates sont toujours aussi fascinants... du minuscule ouistiti si espiègle en passant par les lémuriens, les chimpanzés, les macaques et les orangs-outans et les gorilles...la question demeure, l'homme descend-il du singe ?

Les okapis sont originaires du Congo


Bien sûr, les girafes sont toujours aussi belles mais il y a aussi son cousin, l'okapi originaire du Congo. Animal au long cou à la fourrure de velours rasé et aux fesses finement rayées, il marche gracieusement comme un cheval à l'amble (patte avant et arrière du même côté). Il nous a aussi fait grand plaisir de revoir les mignons koalas et nos chers kangourous d'Australie... que de souvenirs!

Le Zoo de Beauval nous fait passer tellement une belle journée avec toute cette superbe faune qu'on parvient presque à oublier que ces animaux sont privés de leur liberté... dur, dur d'avoir des principes...!

Château d'Amboise sur la Loire
Le château d'Amboise et celui de Clos Lucé. quelle paire ils font ces deux-là!

Présentons d'abord d'Amboise. Le château qui date du 15e siècle a passé du style gothique flamboyant (Charles VIII – Louis XII) au style Renaissance (François 1er... oui encore lui... vous vous rappelez Chambord ?). D'abord un château seigneurial, il est bâti en pleine ville, sur le bord de la Loire. Ce haut lieu de l'histoire de France possède une exceptionnelle collection de mobilier gothique et Renaissance qui témoigne du raffinement artistique de la Cour et du nombre de lettrés et d'artistes européens qui ont séjourné à Amboise à l'invitation des souverains. Le plus illustre est bien entendu Léonard De Vinci dont la dépouille repose dans la chapelle du château.

Char d'assaut version De Vinci
C'est à l'invitation de François 1er que De Vinci viendra s'installer à Amboise, au château Clos Lucé, en 1516; il avait alors 64 ans et le roi, 22 ans. On dit d'ailleurs que François 1er considérait de Vinci un peu comme son père. Léonard vivra les trois dernières années de sa vie à Clos Lucé et y travaillera sans relâche à de nombreux projets pour le roi (dessin et enseignement notamment dans le domaine des canaux, de l'urbanisme et de l'architecture). Il aurait aussi imaginé plusieurs divertissements pour le roi. En effet, ce dernier entendait introduire la courtoisie dans le mœurs des nobles; il ouvre donc sa Cour aux femmes et organise de multiples divertissements et fêtes.
La résidence de De Vinci, le château Clos Lucé est très intéressant à y visiter. On y expose une quarantaine de maquettes réalisées à partir des dessins faits par de Vinci : il y a 500 ans, de Vinci avait déjà imaginé l'aéroplane, l'automobile, l'hélicoptère, le char d'assaut et le parachute ! On se balade aussi dans le parc du château où sont suspendues d'immenses toiles des peintures et dessins de de Vinci et on y entend les réflexions de Léonard sur la botanique, le corps humain, le vol ou le portrait, l'effet est saisissant ! Un dernier clin d'oeil de Léonard... un peu partout dans le château, on a affiché des citations de De Vinci; en voici quelques unes pour votre réflexion :
  • Ne pas estimer la vie, toute la vie, c'est ne pas la mériter.
  • Quand je croirai apprendre à vivre, j'apprendrai à mourir.
  • La passion intellectuelle met en fuite la sensualité.
  • Une journée bien remplie donne un bon sommeil; une vie bien remplie donne une mort tranquille.
  • Ne pas prévoir, c'est déjà gémir.
  • La nature n'enfreint jamais ses propres lois.
  • Qui peut arrêter la haine, sauf l'amour.
  • L'amour triomphe de tout.
  • Je crois que le bonheur nait aux hommes là où l'on trouve du bon vin.
  • Le mouvement est la cause de toute vie.
  • Veux-tu rester en bonne santé, suis ce régime : ne mange point sans en avoir envie.
Cette visite de Clos Lucé nous présente De Vinci, le génie mais aussi l'homme, fascinant !

En route pour Azay-le-Rideau, on s'arrête à Tours question de faire quelques courses, notamment l'achat d'un téléviseur... pas tant pour la télé mais surtout pour pouvoir regarder films, spectacles, vidéos et photos sur un grand écran... Réal en rêvait depuis longtemps de son «grand» écran! Évidemment, dans un camping-car, on ne pense pas installer un cinéma maison mais nous avons trouvé un coin pour installer une télé 32 pouces... toute une différence avec la 16 po d'origine du camping-car ou nos écrans d'ordi de 13 ou 17 pouces! Quel beau spectacle! Quelles belles soirées en perspective!

Vieux quartier de Tours
Tant qu'à être à Tours, on en profite pour faire... un tour de ville! Le vieux quartier piétonnier de Plumereau présente un ensemble de maisons médiévales à pans de bois assez unique. Il y a aussi la cathédrale St-Gatien, imposante malgré le fait qu'elle soit coincée entre plusieurs édifices. Il faut aussi dire que Tours, la capitale de la Touraine, se vante d'être une cité gourmande. Région vinicole réputée pour ses vins blancs (Vouvray et Montlouis) et ses fameux rouges (Chinon, Bourgeuil et St-Nicolas), elle offre aussi de nombreuses spécialités gastronomiques : rillettes, andouillettes, foie gras fromage de chèvre et j'en passe!

Château Azay-le-Rideau sur l'Indre
À quelques km à l'ouest de Tours, sur l'Indre, on rejoint le château Azay-le-Rideau. Le temps maussade ne lui rend probablement pas justice mais on retient quand même la superbe allée d'arbres qui nous mène au château et sa situation sur l'Indre qui nous offre un superbe réflexion dans l'eau pour les photos. Quant aux pièces du château, elles ne sont pas meublées avec autant de richesse qu'à Chenonceau ou Chambord; le faible éclairage fait aussi en sorte qu'on ne peut les apprécier à leur juste valeur.

Par contre, on fait étape près du château et on découvre là un village fort intéressant : Villaines-les-rochers, la capitale de la vannerie! Plus de 70 des 300 artisans vanniers qui restent en France y travaillent. Un parcours pédestre de 5km dans la commune et dans la campagne environnante nous présente le métier de vannier et aussi la culture de l'osier, la matière première qui pousse très bien dans cette région. De plus, on y découvre de nombreuses maisons troglodytes, la plupart des familles y logeant au 18e et 19e siècle. La plupart des vanniers sont regroupés dans une coopérative et fabriquent des pièces traditionnelles : mobilier, plats, plateaux, corbeilles, etc. Par contre, nous avons rencontré une artisane qui produisait des pièces plus artistiques que nous avons bien aimées. Voici son site internet si jamais la vannerie vous intéresse : http://www.romand-art.fr

Nous remontons sur Paris pour rencontrer l'Office d'immigration et, espérons-le finaliser les formalités reliées au fameux visa de long séjour mais on y apprend qu'il faudra encore patienter 15 jours...! En 7 ans de voyage autour du monde, la France gagne largement la palme dans le dossier des formalités de séjour! Mais bon, on leur pardonne aux cousins, ils ont tellement un beau pays et on comprend aussi les problèmes qu'ils ont avec l'immigration...