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La Bretagne et la Vallée de la Loire


1er au 27 juin 2011

Après avoir franchi toutes les étapes de l'administration française et avoir exploré quelques sentiers tortueux dont nous vous ferons grâce, nous sommes finalement partis à la découverte de la France avec notre nouvelle maison, notre camping-car Hymer, qu'on a surnommé affectueusement «le bateau» puisqu'on n'avait toujours pas perdu l'habitude de dire, par exemple en fin de journée, «OK, on retourne au bateau... !» Notre première escale... eh oui, l'appel du large... la Bretagne. Après un magnifique mois de mai à travers toute la France, on s'est dit qu'on devrait profiter de cette bonne fenêtre météo pour aller visiter la Bretagne, une région réputée un peu pluvieuse... Sitôt partis, la météo est revenue à la normale et donc, la Bretagne a été à la hauteur de sa réputation quoique nous n'en avons pas trop souffert, juste que les photos sont moins éclatantes et la côte émeraude moins émeraude... Pour le reste, la Bretagne ne nous a pas déçus.

Le Vieux bassin d'Honfleur avec le bâtiment de la Lieutenance en arrière-plan
Première escale, Honfleur. Oui, oui, on sait... Honfleur est en Normandie mais bon, Lucie avait le goût de revoir Honfleur, là ou elle avait terminé dans les années '90 son voyage de vélo en Normandie et Réal de découvrir son vieux port, lieu d'embarquement de Champlain pour ses nombreux voyages au Canada. Magnifique Honfleur ! Le Vieux bassin entouré de bâtiments du 15e et 16e siècle est chargé d'histoire : la lieutenance, l'église Ste-Catherine, les hangars à sel et à un coin de rue, la superbe église St-Étienne et son horloge.

Une petite promenade sur les hauteurs de la ville nous a permis de jouir d'un unique point de vue sur la rade d'Honfleur et aussi de visiter la chapelle Notre-Dame-de-Grâce que les marins ont particulièrement fréquentée. La vierge Marie et sa mère, Sainte-Anne, sont ici vénérées avec ferveur. Sachant que Ste-Anne est la sainte protectrice des marins, on comprend pourquoi ces chapelles sont ornées de leurs statues et de répliques de bateaux sauvés du naufrage grâce à leur secours lors de tempêtes.

C'est à Honfleur qu'on utilisera pour la première fois nos vélos français, tout neufs, achetés à Paris ! En effet, dans tous les vieux quartiers, les camping-cars et souvent aussi les automobiles sont interdits à la circulation car les rues sont trop étroites et le trafic serait trop dense. Ainsi les municipalités (communes) mettent à la disposition des camping-caristes des aires de stationnement et de services (eau potable, vidange des eaux usées et des toilettes) où ils peuvent laisser leur véhicule à proximité des sites touristiques et souvent même dormir, gratuitement ou moyennant quelques euros. Donc, juste quelques coups de pédale et nous voilà au centre-ville en passant par la boulangerie et la pâtisserie bien sûr !!!

Le Mont St-Michel est à la hauteur de sa réputation !
Après Honfleur, on file vers le département de la Manche (département #50... Lucie s'est promise d'apprendre les noms et numéros de tous les départements français d'ici... quelques années !). Premier arrêt, à tout seigneur, tout honneur, le célèbre Mont St-Michel, classé site du patrimoine mondial par l'Unesco. Îlot granitique d'environ 900 m de circonférence et de 80 m de haut, c'est l'évêque d'Avranches, une ville voisine sur la côte, qui y a fait construire le premier oratoire suite à ce que l'Archange St-Michel lui eut apparu trois fois en songe. Le site est devenu rapidement un haut lieu de pélerinage qui voit arriver pêle-mêle, des nobles, des riches bourgeois et des gueux. Les constructions se succèdent du 8e au 19e siècle, abbaye, cloître, église et, bien sûr, au pied du mont, un petit village qui fournissait gîte et couvert à tous ces pèlerins. Aujourd'hui, le site est bien achalandé par les touristes et encore des pèlerins mais cela nous console sachant qu'il en fut toujours de même...

La visite guidée du Mont St-Michel est passionnante : le Grand degré, l'escalier qui conduit à l'abbaye, l'Aumônerie, la salle où étaient accueillis les pèlerins, le cloître, le réfectoire où on mangeait en silence, les cryptes, les salles où on recevait les chevaliers et les nobles etc. Le clou de la visite est sans contredit l'église abbatiale, un mélange d'architecture romane et gothique et un chef d'oeuvre de grâce et de légèreté qu'on surnomme «la Merveille» et qui est surmontée d'une statue dorée de St-Michel-Archange qui brille de tous ses feux au soleil et qui domine toute la baie.

Une promenade sur les remparts du Mont nous offre une belle vue sur cette immense baie du Mont St-Michel bordée par 100 km de côte. À marée basse, elle semble bien inoffensive avec ses kilomètres de sable. Plusieurs pèlerins s'y sont malheureusement noyés car la baie enregistre le record de France des marées avec une amplitude de 14 mètres. Les kilomètres de piquets que l'on aperçoit dans la baie ainsi que les curieux bateaux à roues d'aluminium ne laissent aucun doute sur l'activité locale : la mytiliculture sur bouchots (culture des huîtres)... miam, miam !

Cancale, haut-lieu de mytiliculture... succulentes ces huîtres !
C'est à Cancale, un peu plus à l'ouest sur la côte, dans le département Ille-et-Vilaine #35, juste avant d'arriver à St-Malo que nous avons dégusté ces fameuses huîtres. Une belle balade sur le sentier des Douaniers nous a conduits du bourg en haut où logeaient les «terriens» et les commerçants jusqu'au Port de la Houle, un quartier pittoresque, adossé à la falaise, aux ruelles étroites où vivaient les marins et les pêcheurs. Et le meilleur endroit pour déguster ces huîtres c'est... directement sur le quai où de gentilles dames nous offrent leurs coquillages tout frais pêchés. Allez, pour 4 euros, un plateau d'une douzaine d'huîtres et un citron qu'on déguste sur un banc du port en regardant la mer ! Plaisir garanti... à condition d'aimer les huîtres bien sûr (ce qui est notre cas)... ! À cause de la saison, la dame nous explique que les huîtres auront un goût plus iodé qu'habituellement et c'est effectivement le cas... délicieuses, un régal ! En ville, les restos font bien sûr des huîtres et des fruits de mer leur spécialité; ainsi, on a pu aussi découvrir l'huître «pied de cheval», une variété qu'on ne retrouve qu'autour de Cancale; dotée d'une carapace très dure, il faut un outil spécial pour l'ouvrir, on dirait une barre à clou !!! Quant au goût, semblable à ce qu'on venait de manger au quai mais une chair plus ferme qui invite à croquer au lieu d'avaler d'un coup !

De Cancale à St-Malo, c'est la Côte d'émeraude, un rivage très découpé des falaises, des criques, de nombreuses petites chapelles et une mer émeraude... sous le soleil, ce qui n'est pas notre cas. Il vente fort, le temps est gris mais au moins il ne pleut pas, on se croirait en automne; cela ne nous empêche pas d'admirer le paysage et d'y faire de belles balades mais on repassera pour la couleur émeraude... !

Le manoir de Jacques Cartier près de St-Malo
Juste avant d'entrer à St-Malo, on se laisse attirer par le Musée-Manoir de Jacques Cartier, la ferme où Jacques Cartier s'est retiré après tous ses voyages au Canada. Cette maison du 15e siècle a été restaurée et meublée selon le style de l'époque. Fait insolite... Jacques Cartier ayant succombé à une maladie contagieuse inconnue, on a brûlé tous ses biens de sorte qu'il ne reste aujourd'hui que très peu de choses de Jacques Cartier à part cette maison. Intéressant donc de visiter le manoir mais aussi d'assister à la présentation audio-visuelle relatant non seulement les voyages de Jacques Cartier mais aussi les hauts faits des explorateurs et coureurs des bois en Nouvelle-France tels Jolliet, Radisson, Des Groseillers, La Vérendrye etc. On se revoyait à la petite école avec nos manuels d'histoire du Canada !

À St-Malo beau port de mer... !!!
Réal était déjà allé à St-Malo en 1987 mais il n'avait pu entrer à l'intérieur des remparts, la ville venait d'être dévastée par la pire tempête du siècle; tous les bateaux dans le port avaient coulé (seul un catamaran flottait encore, preuve de leur insubmersibilité) et des bâtiments menaçaient de s'effondrer dans la vieille ville. Heureusement, en 2011, St-Malo s'est offerte à nous sous son meilleur jour et nous avons été conquis ! Le château, la Cathédrale St-Vincent, la Place Chateaubriand (oui, il était malouin d'origine et y est enterré), la Place du pilori, les résidences des riches armateurs et des corsaires du 18e siècle, les îles du Petit-Bé et du Grand-Bé, le port, la promenade sur les remparts qui entourent toute la ville. St-Malo est une cité fière et a bien raison de l'être, surtout quand on sait que la ville a été entièrement détruite en août 1944 durant la guerre puis reconstruite pierre par pierre pour lui redonner son caractère d'antan.

Dinan, un bijou !
St-Malo est situé à l'embouchure de l'estuaire de la Rance. À l'autre bout de l'estuaire, on découvre un bijou, Dinan, à l'entrée du département Côte d'Armor (#22): là aussi une vieille ville ceinturée de remparts et un château qui semble toujours la défendre. Égayée d'arbres et de jardins, la cité se dresse sur le bord escarpé d'un plateau qui domine la Rance et son petit port de plaisance. Une promenade à pied dans les rues de Dinan nous permet d'admirer un grand nombre de vieilles maisons à pans de bois bâties au Moyen-Âge et remarquablement restaurées. La Tour de l'Horloge, la Place des Merciers, l'église St-Malo, la Basilique St-Sauveur, la Maison du Gouverneur, la Place et le Couvent des cordeliers, la rue des Cordonniers, la rue du Petit-Pain, la rue Jerzual... que du bonheur ! Dinan, toute une surprise !

De l'autre côté de la Rance, Dinard est tout à l'opposée de sa voisine d'en face, St-Malo : une vieille cité resserrée dans ses remparts et port de commerce alors que Dinard s'étire le long de la côte parsemée de villas luxueuses, de stations balnéaires mondaines, de promenades et de parcs splendides. Dinard fut même surnommé au 19e siècle, la «Nice du nord». Il n'en faut pas plus pour sauter sur nos vélos et se délier les jambes sur la promenade en bord de mer, en mettant parfois pied à terre car le sentier étroit par endroit ne tolèrerait aucune distraction... tant mieux, nous avons encore plus le temps d'admirer le paysage et ces immenses villas qui surplombent la falaise au-dessus de nos têtes.

Fort la Latte, vestige du 14e siècle
Nous poursuivons notre route vers l'ouest pour atteindre le Fort la Latte et le Cap Fréhel. Le fort, qui date du 14e siècle, a conservé son aspect féodal et occupe un site spectaculaire près du Cap. Tout y est : les ponts-levis, le donjon, la tour, le four à rougir les boulets, les canons et même la châtelaine qui nous fait visiter les lieux. À deux pas de là, le Cap Fréhel est sensé nous offrir un panorama spectaculaire... la brume nous empêche cependant d'en jouir pleinement.

Paimpol, autrefois un port de grande pêche (la morue), est maintenant plus tournée vers la navigation de plaisance. Le bassin, au coeur de la ville, est entouré de terrasses animées et petites boutiques où il fait bon flaner. Il y a aussi à proximité l'abbaye de Beauport, fondée au 13e siècle, qui nous donne un autre prétexte pour faire une autre agréable balade à vélo.

Une des nombreuses criques de l'île de Bréhat
Malgré une météo incertaine et un petit temps gris, on ne peut manquer la visite sur l'île de Bréhat près de Paimpol. Cette petite île aux rochers roses, aux maisons fleuries et aux criques asséchées à marée basse, ne se visite qu'à pied ou à vélo, les autos y sont interdites, quel bonheur ! Un traversier nous y amène de bon matin et on passe la journée à l'arpenter en tout sens. L'île est réputée pour ses maisons fleuries et ses habitants amoureux du calme et de la nature. On a du mal à imaginer qu'elle fut au 19e siècle un repère pour les corsaires et que les ailes des moulins ont servi de potence aux anglais pour pendre les bréhatins au 14e siècle !

Le sentier des douaniers, en bord de mer, qui relie Perros-Guirec et Ploumanach serpente parmi des rochers de granit rose aux formes tout aussi surprenantes les unes que les autres : la tortue, le lapin et la bouteille, pour ne nommer que ceux-là !

C'est l'occasion d'une agréable promenade en bord de mer, le tout sous un soleil radieux !

Les fameux enclos paroissiaux typiques des bourgs bretons
Le temps file rapidement, on se rend compte qu'il faut faire des choix, on ne pourra pas faire tout le tour de la Bretagne. Compte tenu du temps un peu maussade en bord de mer, on décide de remettre à une autre fois notre visite à l'île d'Ouessant réputée magnifique... on veut la voir sous son meilleur jour... On prend donc un raccourci vers le sud et le Finistère (#29) et on en profite pour visiter les «enclos paroissiaux» les plus réputés soit ceux de St-Thégonnec et Guimiliau. Mais au fait, c'est quoi des «enclos paroissiaux» ? Ce sont les ensembles de monuments les plus typiques que l'on rencontre dans les bourgs bretons. Autour de l'église, dans l'espace clos du cimetière, on retrouve généralement un ossuaire, un calvaire avec une multitude de personnages, une sacristie extérieure et souvent une porte d'entrée surmontée d'un arc «triomphal». «Réalisation originale de l'art breton, les enclos paroissiaux sont d'une richesse incroyable. Très spectaculaires, ils séduisent par l'élégance des portes triomphales et des ossuaires, la profusion de détails des calvaires, la splendeur des retables et des décors polychromes des églises. Ils témoignent de la ferveur religieuse et de la prospérité des ports bretons du 15e au 17e siècle».

Quimper, un charme indéniable

Plus au sud, les flèches de la cathédrale St-Corentin jaillissent au coeur de l'ancienne capitale de la Cornouaille, Quimper. Elles protègent d'étroites venelles bordées de maisons Renaissance à colombages, on se croirait revenu quelques centaines d'années en arrière !

La vieille ville, piétonne, s'étend entre la Steir et l'Odet; les canaux, petits ponts fleuris ajoutent à son charme déjà indéniable

Un géant des mers à la Cité de la voile Éric Tabarly à Lorient

À la Cité de la voile Éric Tabarly à Lorient, c'est très excitant d'aller admirer ces géants de la mer que sont les grands catamarans de course au large. Nous avons eu la chance d'y voir le plus grand catamaran au monde, tout droit sorti du chantier quelques jours auparavant. Le complexe de la Cité de la voile, qui fut durant la Seconde guerre mondiale une base de sous-marins allemands, abrite de nombreuses expositions traitant de la voile de plaisance et de compétition : passionnant !

Architecture typique bretonne à Vannes
À Vannes, on entre dans le département du Morbihan (#52). Entourée de remparts et très visitée pour son patrimoine architectural, la vieille ville de Vannes se déploie autour de la magnifique cathédrale St-Pierre érigée du 13e au 19e siècle. On s'arrête aussi à la Place Henri IV et à la Place des Lices, qui ont su conserver leurs jolies maisons à pignons du 16e siècle. La porte St-Vincent s'ouvre sur le port de plaisance bordé d'un agréable parc où il fait bon pique-niquer.

La fameuse fleur de sel de Guérande... miam miam !!!
Notre route se poursuit et on s'arrête à la presqu'île de Guérande en Loire-Atlantique (#44), célèbre pour son sel de très grande qualité. Dur, dur pour les artères, le beurre au sel de Guérande mais... mon Dieu que c'est bon, presque aussi bon que du fromage selon Lucie ! Les cristaux de sel du beurre breton croquent sous la dent et le goût fin de la fleur de sel explose sur nos papilles, à notre plus grand plaisir. Petit clin d'oeil à l'histoire : on apprend que si les bretons aiment bien leur beurre salé c'est qu'ils n'étaient pas soumis au Moyen-Âge aux importantes taxes que les autres français devaient payer sur le sel; en effet, Anne de Bretagne avait accepté d'intégrer la France à condition que les bretons ne soient pas soumis à cette taxe. C'est pourquoi on retrouve souvent dans les épiceries françaises du beurre non salé ce qui n'est pas le cas en Bretagne. Une balade sur la presqu'île nous permet d'observer les marais salants qui s'étendent sur plus de 2 000 hectares. La ville de Guérande quant à elle est entourée de remparts et a conservé tout son charme.

À marée basse, les bateaux se prélassent
près du pont de St-Nazaire sur la Loire
En route vers St-Michel-Chef-Chef magnifiquement situé en bord de mer, on traverse la Loire sur le fameux pont qui relie St-Nazaire et St-Brevin; construit en 1975, il s'élève à 61m et a 3,4 km de long, assez impressionnant ! À St-Michel-Chef-Chef, nous avions rendez-vous avec nos amis français, Françoise, Philippe et leur fils Matis avec qui nous avions partagé de bien beaux moments de voyage au Myanmar et en Thaïlande. Quel plaisir que de les retrouver ! Ils nous hébergent gracieusement sur leur terrain de camping. La haute saison de camping n'est pas encore débutée, on a donc le temps de placoter et d'échanger sur nos voyages respectifs. On les quitte à regret mais en se disant que ce n'est qu'un au revoir.

Tombeau de François II et de sa femme Marguerite de Foix à Nantes
Il faut déjà amorcer le retour vers Paris mais en route nous ferons quelques arrêts, le premier à Nantes.
Nantes, 6e ville de France et capitale historique des ducs de Bretagne, est réputée pour sa douceur de vivre.L'imposante cathédrale Saint-Pierre-et-St-Paul commencée en 1434 présente plusieurs particularités intéressantes : d'abord le tuffeau, une pierre blanche, remplace le granit des autres cathédrales bretonnes ce qui lui donne une allure moins austère, plus légère. Une chaire extérieure finement sculptée ajoute aussi de l'intérêt à la façade dominée par la statue de St-Pierre. L'extérieur est donc magnifique mais l'oeuvre maîtresse de la cathédrale et l'une des grandes productions de la Renaissance, c'est le tombeau de François II et de sa femme, Marguerite de Foix. Signalons que le tribunal révolutionnaire avait ordonné la démolition de cette oeuvre magistrale mais, heureusement pour nous, l'architecte avait réussi à cacher les différentes pièces du monument chez des amis. Pour les amateurs d'art, en voici donc une description sommaire : «Le duc et la duchesse sont couchés sur une dalle de marbre noir fermant le tombeau de marbre blanc. Le lion couché aux pieds du duc est l'emblème de la Puissance; le lévrier de Marguerite, celui de la Fidélité. Les anges qui soutiennent leur tête représentent l'accueil céleste. Les autres, plus grands personnifient les vertus cardinales : la Justice (couronne en tête et glaive en main) et la Force (casque, armure, arrachant un dragon d'une tour) reviennent au duc; la Prudence (vertu qui s'inspire du passé pour envisager l'avenir a deux visages : une jeune fille au miroir et un vieillard) et la Tempérance ( tient un mors rappelant la retenue des passions et une horloge qui symbolise la mesure). Ce magnifique ensemble est éclairé par une verrière moderne haute de 25m.»
Le Château des ducs de Bretagne est un autre incontournable de la ville de Nantes. Ses forteresses et ses remparts ont vu défiler maints ducs et rois de France. «À l'époque du duc François II (1435-1488), le train de vie y est royal : 5 ministres, 17 chambellans, une foule de domestiques, une cour fastueuse aux moeurs très libres. Sa fille, Anne de Bretagne, a poursuivi les travaux de construction du château.»

Château d'Ussé, vallée de la Loire
Non rassasié des châteaux, nos prochains deux arrêts sont consacrés aux châteaux de la Loire : Ussé et Villandry. Le Château d'Ussé n'est pas le plus grand ni le plus connu mais il a un charme bien particulier : avec ses nombreuses tourelles, c'est celui qui a inspiré le conte «La Belle au bois dormant». Entièrement meublé, il donne une bonne idée de ce qu'était la vie de ses riches habitants aux siècles derniers.

Château de Villandry, vallée de la Loire
Le Château de Villandry est quant à lui célèbre pour ses jardins. Achevé vers 1536, c'est le dernier des grands châteaux bâti sur les bords de la Loire à l'époque de la Renaissance. Le Jardin d'Ornement est sans contredit le jardin le plus spectaculaire. Il se trouve au dessus du potager et constitue la prolongation des salons du château. Le Jardin d'Eau, d'inspiration classique, centré autour d'un grande pièce d'eau en forme de miroir Louis XV, est entouré d'un cloître de tilleuls; c'est l'endroit idéal pour se reposer et méditer. Le Jardin des Simples est le jardin traditionnel du Moyen-Âge consacré aux herbes aromatiques, condimentaires et médicinales. Autre particularité de Villandry, le labyrinthe est d'inspiration chrétienne; contrairement au labyrinthe grec, il ne présente pas de voies sans issues et le but du visiteur n'est pas de trouver une sortie mais de s'élever humainement et spirituellement en atteignant la jolie cabane centrale. Quelques informations pour ceux et celles que le jardinage intéresse : les 1200 tilleuls du domaine nécessitent chaque hiver une taille qui dure 3 mois; depuis 2009, les jardiniers ont ré-instauré un entretien «bio» du potager qui donne d'excellents résultats; les buis représentent une longueur cumulée de 52 km; 25 000 plants de fleurs et légumes dont 50% sont préparés dans les serres du château.

On manque de temps pour les autres châteaux de la Loire, on garde les autres pour une prochaine fois... ! On ne peut toutefois pas passer à côté de Chartres sans s'y arrêter. Malgré ses travaux de rénovation, la cathédrale de Chartres en impose !

Très saisissante aussi la vision des pèlerins de tout âge qui marchent lentement, au fil de leurs prières, en suivant le labyrinthe tracé sur le sol de la cathédrale; c'est l'aboutissement d'un long pèlerinage pour eux... Quelle démonstration de foi !


Nous rentrons à Paris juste à temps pour participer à la fête de la rue «Villa Simone Bigot» qui nous héberge : belle occasion pour rencontrer le voisinage et jouir, encore une fois, de l'accueil chaleureux des cousins français. Nombreux sont ceux qui ont déjà visité le Québec; étonnant de les entendre réciter par coeur tous les noms des villages de Gaspésie et de la Basse côte nord ! Le lendemain, on souligne  l'anniversaire de Papi, le père de Delphine.



Une dernière petite visite à Paris dans les jardins du Musée Rodin... magnifique... puis un long dîner en compagnie de nos amis québécois Madeleine et André qui sont en visite à Paris.

Et voilà, nous sommes déjà le 27 juin, on embarque sur Air Transat pour voler jusqu'à Montréal et profiter d'un séjour de 3 mois parmi les nôtres qu'on a pas vus depuis 4 ans.